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L’ œuvre et l’ art de Francisco  Goya (1/2)
La peinture de Goya : du carton au portrait et à la religion


Francisco José Goya y Lucientes, né à Fuendetodos (Aragon) le 30 mars 1746, commence très jeune à s’intéresser à la peinture et à l’âge de quatorze ans il entre travailler dans l’atelier de José Luzán Martínez, un peintre baroque qui appliquait les méthodes de l'école napolitaine.
Refusé par deux fois à l’Académie de San Fernando de Madrid il décide d’être autodidacte et commence à étudier les œuvres de l’allemand Mengs ainsi que celles de Tiépolo, deux des peintres les plus célèbres de l’époque, que le roi Charles III (rénovateur et éclairé) a fait venir à Madrid. Fasciné, Goya, comme l’avait fait Vélasquez avant lui, apprendra à se détacher de l’académisme.
En 1770 Francisco Goya part en Italie pour étudier la peinture. Il participe au concours ouvert à Parme par l'Académie royale des beaux-arts et n'obtient que le second prix. À son retour, il obtient ses premières commandes pour peindre quelques fresques dans la basilique du Pilar de Saragosse puis Goya vient à Madrid à l'appel de son ami Francisco Bayeu dont il sera l’élève (il épousera sa sœur, Josefa Bayeu, en 1773).

Goya et les tapisseries de la Real fabrica de tapices 
Bayeu, qui est un des directeurs de la Manufacture Royale de tapisseries de Santa Barbara, le présente à la cour et à Mengs, alors surintendant des beaux-arts, qui le charge de composer une suite de modèles (cartons) destinés à la fabrique de tapisseries de Santa Barbara. Charles III ne veut plus des copies des cartons français ou flamands mais veut des représentations de la vie madrilène. En 1775 Goya obtient sa première commande et ses premiers cartons apparaissent en 1776. Le talent et la rapidité avec laquelle il les exécute suscitent les éloges de Mengs et ces dessins sont les premières œuvres qui attirent l’attention sur lui et qui démontrent son indépendance des influences étrangères.
Dans ses peintures, Goya s‘est inspiré des mœurs et des costumes populaires, de la vie du peuple de Madrid et de l’aristocratie. Ce sont ces personnages qui lui inspireront ses plus beaux cartons comme « l’Ombrelle ». Le naturel de sa peinture rappelle Velázquez et ses cartons obtiennent à leur apparition un vif succès auquel Francisco Goya doit l'origine de sa réputation.
La demande royale, comme celle de la noblesse, est si forte que Goya peindra, de 1777 à 1792, soixante trois cartons pour la Manufacture Royale, qui servirent de modèles pour l'exécution de plusieurs exemplaires de tapisseries destinées à la décoration des résidences royales. Il s’agit d’huiles sur toiles, conservées aujourd’hui au musée du Prado.


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                       L'Ombrelle

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La duchesse d'Albe
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Charles IV et sa famille

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Christ en Croix
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Goya peintre de son temps
Il produit dès lors un nombre considérable de peintures dont les thèmes lui sont fournis par les mœurs et les modes de son temps : courses de taureaux, processions, idylles galantes. L’œil de Goya est attentif aux plaisirs de la vie mondaine et au « Majismo » (une recherche, à travers le folklore des petites gens, de la tradition espagnole). Tout le côté souriant, spirituel et caustique de Goya se reflète dans ces peintures, dont certaines sont encore à l'Académie de San Fernando. L’étude de l’œuvre de Vélasquez avec ses clairs obscurs et son « naturalisme » vont l’amener à se débarrasser de la prédominance des éléments décoratifs pour donner de l’importance à la figure humaine et en saisir l’essence et le caractère spécifique. C’est là tout le talent d’un grand portraitiste.

Goya le portraitiste

Sa réputation acquise avec ses premiers cartons lui ouvre les portes de l’aristocratie espagnole et ses aptitudes naturalistes comme ses qualités d'observateur vont le servir dans la peinture du portrait. Ses premiers essais sont un triomphe et la mode est de se faire peindre par lui (personnes royales, ministres, ambassadeurs, grandes dames et comédiennes).

C'est par centaines que l'on compte les portraits peints par Goya. On retiendra ceux de Don Manuel Osorio (un enfant en habit rouge), la porteuse d’eau ou ses portraits de femme comme la duchesse d’Albe (sa maîtresse ?) et Josepha Bayeu (son épouse). A elles seules, les deux toiles de la Maja (musée du Prado) qui représentent la même jeune femme, vêtue et nue, démontrent à quel point Francisco Goya est un peintre hors pair, poussé vers la modernité.

Les portraits d’apparat ou de cour paraissent, là encore, s'inspirer de Vélazquez (les Ménines) et de son analyse cruelle de la réalité. Mais Goya, encore plus que Vélasquez, rentre dans le caractère de ses personnages et, sarcastique, dévoile sans pitié leur mesquinerie, leur corruption ou leur débauche, comme dans l'imposante toile du musée du Prado, où sont représentés Charles IV et les membres de sa famille (1800). Avec ses portraits Goya aura parcouru un long chemin artistique avant d’atteindre une grande maturité et un sarcasme provocateur, à la limite de la méchanceté.

 

Goya le peintre religieux

Loin des conventions et des formes académiques et sceptique sur le plan religieux, Francisco Goya va pourtant entreprendre, avec succès, la peinture décorative des églises et des chapelles.
Il peint pour l'église de San Francisco el Grande, le tableau du maître-autel : Saint Bernardin de Sienne (le sermon de San Bernardino de Sienne) et le « Christ en croix », pour lequel il a cherché à imiter le clair-obscur de Velázquez. Cette toile, actuellement au musée du Prado vaudra à Francisco Goya, en 1780, sa nomination de membre de l’Académie de San-Fernando et de peintre du roi.
En l’espace de quatre mois, en 1798, il peint à fresque la chapelle de San-Antonio de la Florida. Les fresques qui décorent la coupole, l’abside et les nefs de la chapelle sont d’une grande sûreté technique et très différentes de la tradition religieuse. En effet, sans inspiration mystique, la composition de la coupole représente Saint Antoine de Padoue ressuscitant un mort, mais abandonnant la vérité historique, Goya modernise les personnages : les femmes sont des manolas et les hommes sont des gens du peuple de Madrid, saisis sur le vif.

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La Biographie de Francisco Goya

L'œuvre de Goya : Goya et la gravure (2/2)

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par Dominique et Paul Mariottini


             

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