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LA VILLE FANTOME DE FATEHPUR SIKRI


Fatehpur Sikri, proche d’Agra, est une splendide ville impériale dont les bâtiments de grés rouge sont dans un parfait état de conservation. L’histoire de la naissance de cette mystérieuse cité fait l’objet d’une légende : à Sikri vivait un saint, qu’ Akbar, en mal d’héritier alla consulter; un fils naîtra l’année suivante et Akbar, reconnaissant, fit construire un palais en ce lieu. Des milliers d’artisans vont alors faire surgir la ville de Sikri, rebaptisée Fatehpur « la ville de la victoire » par Akbar. Mais il l’abandonne, 14 ans après, pour repartir en campagne, et, désertée par manque cruel d’eau, Fatehpur deviendra une ville fantôme.
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        Dans la cité impériale


Pierre sculptée


Fatehpur Sikri                    


. L’Histoire.
Peu après avoir accédé au trône de Delhi,
Akbar transfère sa capitale à Agra, consolide le jeune empire Moghol établi par Babur et Humayun et s’allie avec les Rajpoutes en épousant la princesse hindoue d’Amber (1562). Mais il resta longtemps sans héritier.
La Légende. Prés du village de Sikri vivait un saint soufi, Sheikh Salim Chishti, qu’Akbar en manque de descendance male alla consulter en 1568. Après sa rencontre avec Akbar, le sage lui prédit la naissance de trois fils. Effectivement, quelques temps plus tard (1569), grâce à la bénédiction du Sheikh Salim Chrishti de Sikri naissait son premier fils, le futur empereur Jahangir, auquel il donna le nom du saint : Salim. En 1571, à la naissance de son deuxième fils, l’empereur Akbar, reconnaissant, entreprit de faire construire une nouvelle ville sur la colline où vivait le saint homme. De plus, la plaine, au bas de cette colline de Sikri, était un champ de bataille où Babur, son grand père, avait guerroyé contre les Rajput pour asseoir l’empire moghol. Le choix de ce site était donc un double remerciement.
La cité de la victoire. Pour ériger la cité, les meilleurs architectes furent engagés et des milliers d’artisans vont faire surgir les palais selon la vision impériale : palais, pavillons et mosquées devaient refléter le pouvoir de l’empire en amalgamant le meilleur des traditions architecturales mogholes et rajpoutes. Parti conquérir en 1572, Akbar revient victorieux en 1573, baptise Sikri, sa création, Fatehpur (ville de la victoire) et y installe sa cour.
La cité Fantôme. Mais Akbar ne vivra ici qu’une quinzaine d’années et abandonne Fatehpur en 1585 pour repartir en campagne. Pour les uns, la cité fut abandonnée pour son manque cruel d’eau, pour d’autres, Akbar dut se déplacer à Lahore pour stabiliser son empire ; ce qui est sûr, en revanche, c’est que Fatehpur Sikri deviendra une ville fantôme.
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Cliquez pour agrandir les photos de cette page Photos Dominique  & Paul Mariottini

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 Pilier du Diwan-i-Khas


Pierre travaillée comme du bois

La mosquée Jama Masjid


Dentelle de marbre blanc


A voir à Fatehpur Sikri.
La porte d’Agra et le Diwan-i-Am. L’accès à la ville fantôme du « Grand Moghol » se fait par la porte d’Agra d’où, dans l’immense cour, on aperçoit le Diwan-i-Am (hall des audiences publiques) avec ses arcs et colonnades en grés incrusté. Si vous apercevez un crochet de pierre fixé en terre, ayez une pensée émue, car, selon la légende, c’est ici qu’était attaché Hiran, l’éléphant royal d’Akbar, qui avait le triste privilège d’écraser, sous son pied, la tête des condamnés.
Le Diwan-i-Khas et son spectaculaire pilier central. Le Diwan-i-Khas (salle des audiences privées) possède en son centre le plus célèbre des ornements de l’architecture moghole. Il s’agit d’une colonne qui s’épanouit en une série de 36 corbeaux en volutes. (Les corbeaux sont des éléments de support à rôle décoratif). Unique en Inde, ce pilier central est surmonté d’un balcon circulaire accessible par quatre passerelles (aux balustrades en pierre ajourée). Au cours des audiences, le souverain siégeait au centre et ses ministres aux quatre coins.
Le Panch Mahal et le palais de la Sultane. À l’ouest de la cour, de forme pyramidale, se dresse le Panch Mahal qui évoque les temples en bois bouddhistes. C’est un pavillon à 5 niveaux, de tailles décroissantes et entièrement ouverts, dont les piliers de formes différentes à chaque étage sont admirablement sculptés. On peut compter 84 colonnes au rez-de-chaussée, 56 colonnes au premier étage, et seulement quatre piliers pour supporter le kiosque du dernier étage. Le Pavillon de la Sultane mérite une visite pour son élégant portique, richement sculpté, imitant une structure en bois.
La mosquée Jama Masjid. A l’extérieur de l’enceinte, sur l’arête la plus élevée de la colline de Sikri, se dresse la grande mosquée du vendredi : la Jama Masjid et sa « Sublime Porte ». Achevée en 1571, avec ses 3 dômes élégants et couronnée de petits kiosques à colonnettes, elle serait inspirée de celle de Samarkand. Sa coupole est ornée d’arabesques peintes dans un pur style persan.
Le tombeau de Sheikh Salim Chishti. Devant la mosquée, dans l’immense cour intérieure, un petit mausolée de marbre blanc abrite le tombeau de Sheikh Salim Chishti, entouré d’autres sépultures. Construit en 1580, le tombeau sera complété de « jali » (écrans ajourés), en 1606 sous Jahangir. Ces treillis du tombeau, en plaques de marbre ajourées, sont un merveilleux exemple de la maîtrise de l’artisanat hindou de cette époque, tout comme les traverses et les supports des piliers sculptés en volutes sinueuses dans des blocs de marbre.
Pour renouer avec la légende et espérer du saint la même grâce accordée à Akbar, les pèlerins hindous et musulmans, qui désirent la naissance d’un garçon, viennent prier et nouer, en guise d’offrandes, un fil ou un ruban de coton ou de laine qu’ils viendront dénouer une fois leur vœu exaucé.

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        Dans la grande cour du palais


 Dans la cour de la mosquée


Le tombeau de Salim Chishi      


Mais tous ces palais déserts ne peuvent pas rendre compte de la vie impériale qui s’y déroulait, il y a plus de quatre siècles, et où officiaient généraux, comptables, théologiens, poètes, musiciens, artistes et calligraphes (c’est ici qu’est née l’art de la miniature mogole).


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Le tombeau d'Akbar à Sikandra

Le mausolée du Taj Mahal à Agra

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par Dominique et Paul Mariottini