| .Il
        est capital pour les rapaces de bénéficier d’une acuité visuelle
        optimale pour repérer et capturer leurs proies. Ne souffrant d’aucun
        trouble visuel (ni myopie ni astigmatisme), les rapaces ont des caractéristiques
        visuelles déterminées par leur comportement de prédateur. Ce sont ces
        singularités anatomiques qui confèrent aux yeux de rapaces, à la fois
        loupe et télescope, un champ de vision et une acuité visuelle
        remarquable. Aussi, la vision
        des rapaces est l'une des plus performantes du monde animal.
 
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      |  Les
        yeux de rapaces sont très volumineux par rapport à la taille de
        l’oiseau, ceux de l’aigle, par exemple, sont plus gros que ceux de
        l’homme (qui ramenés à la même échelle auraient la taille de
        pamplemousses). Or, à taille égale, l’œil de rapace a une résolution
        2 à 3 fois supérieure à la notre (par exemple, l’acuité visuelle
        du faucon, malgré la faible taille de son œil, est 2,5 fois supérieure
        à celle de l’homme). Ainsi un faucon peut discerner un objet de 2 mm
        à une hauteur de 18 m et un aigle peut discerner un objet de 16 cm à
        1500 m de hauteur, de même qu’un œil de rapace, véritable télescope,
        peut détecter un objet 3 à 8 fois plus éloigné que ne le fait l’œil
        humain (8 fois si l’objet est très brillant, 3 fois s’il se confond
        avec l’environnement). 
  Leur
        cou étant doté d’une extrême mobilité, les rapaces peuvent
        effectuer une rotation de la tête de 270°, qui, associé aux fovéas,
        leur assure un champ de vision binoculaire quasiment unique dans le
        monde animal. La fovéa
        (zone la plus sensible de la rétine) comporte 5 fois plus de cellules
        que chez l’homme et les rapaces diurnes possèdent deux fovéas
        (contrairement aux nocturnes qui n’en ont qu’une), une sur le bord
        de la rétine, et une autre, centrale, qui joue le rôle de loupe (en
        grossissant une partie de l’image elle rend certains détails
        perceptibles). Les dispositions de ces fovéas confèrent aux rapaces un
        champ de vision exceptionnel de 110 °. 
  Enfin,
        les rapaces sont dotés d’un véritable « logiciel de traitement
        d’image ». En effet, les dernières observations des chercheurs
        montrent que les yeux de rapaces sont capables d’amplifier la lumière
        (comme le ferait un réflecteur), et d’accentuer les contrastes en
        modifiant la température des couleurs par une intensification des
        couleurs chaudes (orangées) et une extinction des couleurs froides
        (bleutées). Contrairement aux primates (on en fait partie), dont la
        vision est tri chromique, leur vision est quadri chromique, puisqu’ils
        possèdent la capacité de voir certains ultra-violets. Tout ceci se
        traduit, pour le rapace, par un meilleur repérage grâce à une
        augmentation des détails et il peut aussi distinguer un animal qui se
        fond dans la couleur de son environnement, supprimant ainsi l’avantage
        du mimétisme de la proie.
  Un
        bel exemple
        d'adaptation selon la théorie Darwinienne de l'évolution.
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