Des Byzantins aux Arabes
En
324 Aurelius Claudius Constantinus, premier empereur converti au
christianisme, fait de Byzance (Constantinople) la capitale de l’Empire
Romain d’Orient, qui, à la chute de Rome (476) s’appellera
l’empire Byzantin (voir
histoire d’Istanbul). Autorisé par l’empereur
Constantin, le culte chrétien est en plein essor et les premiers évêchés
se fondent dés 325 sur le territoire jordanien à Madaba,
Jerash, Amman, et
au V° siècle, la population est massivement convertie au
christianisme. Puis les églises, qui s’ornent de riches mosaïques
byzantines, se multiplient et plusieurs sites deviennent des
lieux de pèlerinage comme le Mont
Nebo (sanctuaire de Moïse) ou le lieu de baptême du Christ.
Mais
la domination byzantine prend fin en 636 à la bataille de Yarmouk avec
la conquête arabe, consécutive à l’avènement de l’Islam. Partie
de la péninsule arabique en 632, la conquête arabe domine, en quelques
années, le Proche-Orient : Syrie, Mésopotamie (Irak), Iran et
Egypte, puis l’Afrique du Nord en 670. L’expansion de l’Islam se
poursuit en Espagne en 711 (voir
histoire de Madrid) et atteindra l’Inde en vagues
successives de 713 à 1192 (voir
histoire de l’Inde du nord).
Des Omeyyades aux Abbassides et aux
Croisés
Dés
670, les nouveaux conquérants arabes prennent en main
l’administration de la région des actuelles Jordanie et Syrie et
fondent la première dynastie islamique : celle des Omeyyades, dont
les califes vont construire les châteaux qui existent encore à l’est
d’Amman (voir circuit en
Jordanie).
En
750 les Omeyyades sont remplacés par la dynastie des Abbassides qui se
déplacent à Bagdad, entraînant le déclin de la région qui va se
morceler en petites principautés et voir passer, à partir de 1095
(date de la première croisade), deux siècles de croisades.
A
partir de la prise de Jérusalem (1099), et afin de surveiller les
routes, les Croisés vont s’installer dans la région et construire
des forteresses dont le meilleur exemple est le château de Kerak.
Puis
les armées musulmanes, conduites par Saladin, entreprennent la reconquête
et reprennent Jérusalem (1187). Saint Jean d’Acre, dernière ville
tenue par les Croisés, tombe en 1291, mettant fin à la présence
Franque en Orient.
De la domination Ottomane à la
Grande Révolte Arabe
La
prise de Constantinople (actuelle Istanbul) par les Turcs en 1453 met
fin à l’empire Byzantin (voir
histoire d’Istanbul) et le Proche-Orient passe alors sous
le contrôle des ottomans, puis au XVI° siècle, la Jordanie du nord
est rattaché à Damas. Il faut attendre le XIX° siècle pour que
l’empire Ottoman (alors allié de l’Allemagne) décline, tandis que
Français et Anglais s’intéressent au Proche-Orient.
Pendant
la 1° guerre mondiale, sûrs du démantèlement de l’empire Ottoman,
après la défaite probable de son protecteur allemand, Français et
Anglais vont se partager l’influence sur l’Orient. En mai 1916, les
accords secrets Sykes-Picot (du nom des ministres Britanniques et Français
des affaires étrangères) accordent la Transjordanie et la Palestine
aux Anglais et la Syrie et le Liban aux Français. Mais en attendant la
fin de la guerre les anglais suggèrent aux Arabes de se révolter
contre les Turcs et de créer un Royaume Arabe indépendant. En juin
1916 le chérif Hussein et ses fils lancent la « Grande Révolte
Arabe ». Les armées arabes, encadrées par le célèbre officier
britannique, T.E Lawrence
(d’Arabie), prennent Aqaba en 1917 et remontent jusqu’à
Damas, qui sera prise en octobre 1918.
Mais
sitôt la guerre finie, Français et Anglais, « oubliant »
leur promesse, appliquent les accords Sykes-Picot (qui seront confirmés
par le traité de Versailles de 1919) et mettent fin au rêve du Grand
Royaume arabe. Toutefois, un des fils de Hussein (Fayçal) obtient le trône
d’Irak et un autre (Abdallah), reçoit en 1923 l’Emirat de
Transjordanie, un territoire créé de toute pièce et séparé de la
Palestine depuis 1921, mais qui reste sous mandat britannique.
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