1839
- Condamnation de la traite par le Pape Grégoire XVI.
Lettre apostolique du 3 décembre 1839 : « [...]
il arriva enfin que, depuis plusieurs siècles, il ne se trouvait plus
d'esclaves dans la plupart des nations chrétiennes. Mais, nous le
disons avec douleur, il y en eut depuis, parmi les fidèles même, qui,
honteusement aveuglés par l'appât d'un gain sordide, ne craignirent
point de réduire en servitude, dans des contrées lointaines, les
Indiens, les nègres ou autres malheureux, ou bien de favoriser cet
indigne attentat en établissant le commerce de ceux qui avaient été
faits captifs par d'autres.»
.
1992 –
Le premier des catholiques demande pardon.
En 1992 à l'île de Gorée, pendant sa visite au Sénégal, le pape Jean-Paul II,
particulièrement conscient des siècles d'esclavage et de colonisation
qui ont traumatisé l'Afrique a demandé pardon pour "les
aberrations horribles de ceux qui avaient réduit en esclavage leurs frères
et sœurs que l'Évangile avait destinés à la liberté".
2003 - L’Eglise d’Afrique condamne la traite intra africaine et
avoue son silence.
En
2003 au Sénégal, lors d’un pèlerinage à Gorée, les évêques d’Afrique
célèbrent la purification de la mémoire de l’Afrique afin que les
fidèles du continent demandent pardon pour les crimes de leurs ancêtres
« qui ont vendu leurs frères
pour un voyage sans retour vers les Amériques ».
Reconnaissant
que l’esclavage en tant que crime contre l’humanité n’aurait pas
pu durer trois siècles sans la neutralité et la complicité de l’Eglise,
les évêques se sont purifiés dans la repentance des erreurs de la
traite négrière en avouant la responsabilité de l’Eglise dans le
processus de vente des esclaves du fait de son silence « qui
a contribué à la durée de ce crime odieux ayant frappé la race noire ».
Face
à Dakar, l’île de Gorée restera donc le lieu évocateur des atrocités
et du mépris de la dignité humaine infligée à des africains par
d’autres africains et l’Eglise d’Afrique a reconnu « sa
part de responsabilité dans cet acte ignoble et demande pardon aux
victimes ».
2006 - L’Eglise anglicane condamne la traite atlantique et avoue sa
complicité.
Un
peu avant la célébration du bicentenaire de l’abrogation de la
traite atlantique par les Anglais (1807), l’Eglise anglicane débat
pour savoir si oui ou non l’Eglise devait admettre les conséquences
« honteuses et déshumanisantes » de l’esclavage,
et présenter des excuses. L’Eglise appelle les évêques à « confesser
leurs péchés devant Dieu » pour le support, direct et
indirect, qu’elle a apporté à la traite transatlantique. « Il
est temps de lever la main et de dire que nous avons aussi pris part au
problème ».
En
2006, reconnaissant qu’elle a apporté une aide morale aux propriétaires
d’esclaves de l’empire britannique, qu’une agence missionnaire était
propriétaire d’esclaves dans une plantation à la Barbade, et que des
évêques auraient possédé des esclaves à titre individuel, l’Eglise anglicane a présenté ses excuses pour
son rôle dans la traite négrière, « reconnaissant les dégâts
causés aux héritiers de ceux qui ont été placés en esclavage ».
Patience,
en France, le bicentenaire de l’abrogation de la traite est en …
2015 !
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